Fleur Gire à l'Essaïon (suite...)

Essaïon
Ils étaient trois chanteurs à se produire hier soir au Théâtre de l'Essaïon, Fleur Gire, Vincent Gaffet, Olivier Galinou. J'avoue que je ne connaissais pas la salle, coincée dans un recoin sombre en retrait du Café de la Gare. La salle est en fait une cave voûtée franchement jolie, mais pas la plus évidente à sonoriser.

Fleur
Fleur était la première à se présenter. Elle a chanté sans micro. Ce choix sans concession la résume parfaitement. Elle y va. Gaillardement. Avec toute sa fragilité assumée, avec cet humour distancié, avec cet part d'enfance qu'elle entretient comme un petit feu fragile, chaud et coloré. Fleur propose ses portraits : à nous de prendre ou de laisser. L'échange avec le public est simple, direct, cash, personnel. Les gens ont pris ; tant mieux. C'est chaque fois un pari. Fleur ne donne pas dans l'esbroufe, dans la caricature, dans le "Bling-Bling", elle n'envoie pas la grosse voix, elle ne joue pas les trémolos et les yeux de velours. Le spectacle qu'elle propose est très subtil, ses portraits sont rapides, précis, incisifs, ils entrouvrent une porte sur des histoires riches et complexes. Les tensions sont latentes, puissantes, et souvent drôles en même temps. De cette alchimie naît l'émotion. Oui, c'est là la très grande force de Fleur ; l'émotion n'est pas représentée directement sur la scène, mise en scène, presque imposée. L'émotion très forte qui ressort de son travail est fabriquée dans les circonvolutions de nos cerveaux de spectateurs. Elle est un résultat, pas un point de départ.

Je ne sais pas si bien clair ce que je dis ? D'ailleurs c'est un peu n'importe quoi cette critique de spectacle qui n'en est pas vraiment une. Et puisqu'on en est là : franchement, cette photo d'un âne, mais qu'est-ce que ça veut dire ? N'est pas Mandor qui veut !

Fleur a présenté plusieurs nouvelles chansons, dont une très rigolote sur les amours d'un âne. C'est pour ça, et aussi parce que moi, j'adore les ânes. De loin mon animal favori. Et puis quoi, fallait bien que je mette une photo pour remplacer ma petite vidéo du spectacle !

La vidéo ? Quelle vidéo ?
J'avais promis un peu vite que je filmerais quelques images du spectacle, mais je n'ai même pas osé dégainer l'appareil de ma poche. Aussi vous devrez me croire sur parole !


Charmeur
Je ne connaissais pas Olivier Galinou. Comment le décrire ? Charme. Ce type à beaucoup de charme et il sait parfaitement en user. Il minaude un peu. Ca pourrait être agaçant, oui, mais il fait cela à la perfection, au bon moment, dans la bonne respiration. Et la respiration, le souffle fragile, cette petite trace d'émotion qu'elle contient est au coeur de sa recherche. Il y a beaucoup d'humour, de second degré. Vraiment ce type et ses chansons ont beaucoup de charme. Le trompettiste qui l'accompagne intervient avec beaucoup de retenue et de subtilité, se promenant doucement autour de la salle. Là encore, le souffle fragile de la trompette qui ne demande pourtant qu'à exploser est très bien exploité.


Je ne parle pas de Vincent Gaffet ? Non, je n'en parle pas en effet.