Achat compulsif
Deux jours en Bretagne, mille deux cent bornes aller et retour pour visiter une bicoque à moitié en ruine de 20m2 à 4 kms de la mer, est-ce bien raisonnable ?
Non. Evidemment non. Mais cette femme que vous voyez fumer dans une cabine téléphonique pour se protéger de la pluie bretonne est tout sauf raisonnable.
Mais revenons au kilomètre zéro, exactement au niveau moins un de notre parking souterrain ; il est six heures du matin, je tiens péniblement un sac de voyage qui me scisaille la main, une gamine endormie sous l'autre bras, et Thérèse qui tire sur sa laisse. Thérèse est une chienne surprenante, Thérèse est punk. Et que fait un canidé punk lorsqu'il descend au parking ? Et bien l'animal chie devant la Mercedes break du voisin, celui qui a le Teckel. Car c'est con un teckel. Je maugrée, mais que faire d'autre ? Armé d'un sac plastique, j'ai ramassé la merde molle de mon petit roquet, car je suis un type bien. Je l'ai posé sur le toit du véhicule de mon voisin le temps d'installer ma gamine dans son siège auto. J'ai biensûr pensé à récupérer ma merde sur le toit de la voiture, mais uniquement 30 kilomètres après le péage de Saint-Arnould en Yvelines.
Cet achat compulsif à vocation pavillonnaire commençait mal.
A peine arrivés, nous avons visité la maionnette qui, aussitôt, nous a tapé dans l'oeil. Mignonne, rigolote, décalée, inattendue, charmante, et pas chère : le rêve !
Ma concubine et moi-même avons maintenant suffisamment de recul pour savoir qu'il nous faut un avis extérieur avant de commettre l'irréparable. Un ami du coin bricoleur accepte de venir voir avec nous cette maison.
"Cette chose que vous vous entêtez à vouloir appeler une maison est une merde, un agrégat d'ennuis à venir pré-programmés, une mine antipersonnel qui va faire du dégat dans les relations de voisinage !" Rien que ça.
Nous avons quand même décidé de faire une offre pour cette fameuse maison, car comme Thérèse, nous sommes punk. Cette offre sera refusée tellement elle est déraisonnable. Tant mieux. Trente milles euros au lieu des 68 900 euros demandés, c'est gonflé. Oui, mais la "mine" ne vaut pas plus !
Heureusement, le directeur du Pilori a davantage le sens des responsabilités que "Madame". Il a donc dégoté une autre maison minuscule, mais moins, et à 400 mètres de la mer devant laquelle sa chère et tendre moitié c'est exclamée : "Moi vivante, jamais !"
Elle s'est beaucoup gaussée. Nous sommes engueulés, nous avons d'ailleurs divorcé à deux ou trois reprises en 24 heures, ce qui me fait dire que j'ai bien fait de toujours refuser le mariage. Deux jours ont été nécéssaire pour qu'elle daigne changer son point de vue et se rendre à l'évidence que. "Evidemment, la maison du Guilvinec à 400 mètres de la mer, elle est mieux quand même !"
Bon, c'est pas le tout, mais il faut rentrer à Paris, on la grande à récupérer à la sortie de l'école. Je pose la bouteille de cidre (celle que je dois offrir à mon voisin pour m'excuser pour la boulette de merde) sur le toit du Berlingo 2.0 HDi et j'attache ma gamine sur son siège auto. Il fait beau, des petits nuages bien rembourrés surfent au-dessus des vague de la Torche, le drapeau rouge flotte fièrement sur sa dune devant le trpupeau de surfers qui attend la big wave au milieu des vagues.
Vamos à la capitale !
2 commentaires:
Bravo pour l'initiative !
En ce qui me concerne, en tant qu'émigré ex-parisien désormais installé en Bretagne avec femme et enfants (mais plutôt en bordure de la forêt de Brocéliande), je ne peux que t'encourager dans ta folle recherche.
La folie ne se distingue-t-elle pas du génie de quelques nanomètres ?
Ouais, ben la maison que je convoitais est partie dans d'autres bras que les miens : vendu samedi !
Grrrrrr !
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