La cabanisation manifeste à Paris
Non, le mot n'est pas joli
Le terme fait trop vite penser à canibalisation, ou colonisation. Le choix de la terminologie pour défendre le fait de choisir de vivre dans une cabane (tente, tipi, yourte, construction précaire en terre ou en bois, caravane...) est une drôle d'idée !
Les associations de défense de la cabanisation organisent un rassemblement, du samedi 1er mars 10h00 au dimanche 2 mars 17h00, place de la Bourse à Paris. Il y aura des débats et peut-être mêm des tipis et des yourtes.
Gens du voyage
Les autorités ont partout la même tentation : endiguer, éradiquer le phénomène ! Le syndrome "gens du voyage" a encore de beaux restes. Des familles qui vivent autrement, sans payer les mêmes charges que les autres est insupportable aux habitants et aux autorités communales. Très vite les clichés reviennent au galop donner du sens à la colère : voleurs, des gens sales, rats, nuisances...
La pression sur ces nouveaux habitants est de plus en plus forte. Pourtant ce type d'habitat, le mode de vie qu'il implique est une voie à prendre en compte par les autorités. Il est porteur de solutions intéressantes, que ce soit en terme de logement, mais aussi en termes écologiques. Vivre sous un tipi ou une yourte n'implique pas de vivre dans une hygiène déplorable. Des solutions existent pour rendre cette vie raisonnablement vivable : phyto-épuration, toilettes sèches, énergie solaire et éolienne offrent certaines possibilités de confort. De plus en plus de familles avec enfants font ce pari : Ici ou là
Jean-Baptiste Eyrault (DAL)
«On chasse les tentes dans les centres-villes, les caravanes des gens du voyage en banlieue et maintenant les logements alternatifs dans les campagnes… La lutte contre la cabanisation, désormais, touche tous les lieux. La crise du logement s’est exportée dans les zones rurales. Et l’habitat hors normes s’est développé. La cabanisation concerne une palette très large de population. De ceux qui n’ont pas les moyens de se loger ailleurs, aux personnes qui ont fait le choix de ce mode de vie. Ces habitats peuvent être des maisons en paille, des caravanes, des tipis, des yourtes… On en trouve surtout dans les régions rurales comme l’Ardèche, les Cévennes, la Bretagne, les Pyrénées, le Languedoc… Les personnes qui choisissent ce genre d’habitat sont souvent jeunes. Il existe un réseau d’entraide assez développé. Ils s’allient et s’aident pour construire leur logement. Mais évidemment c’est hors permis de construire, donc illégal. Car la plupart du temps, ils n’ont pas les moyens d’obtenir un permis de construire. On peut toujours réprimer mais il faut trouver des solutions alternatives. Car pour le moment, quand ces gens sont mis dehors, on ne leur propose aucune solution de relogement. Même si l’objectif officiel de ces arrêtés préfectoraux de lutte contre la cabanisation est d’éviter les risques pour l’environnement ou l’hygiène et de faire cesser cette activité illégale, le but est quand même de faire disparaître ce qui fait tâche dans le décor. (Cf. interview Le Contre Journal)
En France, la réglementation est dure, et quand on a pas d’argent, on ne peut pas se loger. Il faut rappeler que dans tous les pays du monde les villes se sont “auto-construites” sans permis de construire. Y compris en France. La plupart des personnes qui ont choisi ce mode de vie le font dans le plus grand respect de l’environnement, c’est le cas du collectif d’association qui se rendra samedi à Paris, place de la Bourse. Tout cela pose des problèmes de politique publique. On va bientôt interpeller Jean-Louis Borloo sur cette question.»
Près de 10.000 personnes vivraient comme ça rien que dans l’Ariège. On compte des communautés, des familles ou des personnes isolées dans les Pyrenées, en Bretagne, Cevennes, etc.
Source : Contre journal
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire